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BLEU, PASOLINI PEUT-ÊTRE — 2000

BLUE, PASOLINI PERHAPS

Slides installation

Duration : 2'10" (in loop)

Installation : 3 synchronized ektachrome slides projections, 1 still ektachrome slide projection on printed canvas 50 x 75 cm, section of wall and stands made in wood, variable size

Exhibition: Non Lieu n°1: Terrain vague, site specific project curated by Emmy de Martelaere, Paris, 2000

Au cinéma, on voit rarement de peintres « entrain de peindre ». Sans doute est-ce trop lent, la peinture, pour qu’il « se passe quelquechose » à l’image. Et puis, peindre, c’est un peu secret. Dans La Belle Noiseuse de Rivette, le peintre ne peint pas, il dessine. Dans Andrei Roublev de Tarkovski, le spectateur attend en vain que le moine-peintre ne commence sa fresque : il ne verra qu’une projection enragée de peinture sur le mur. Dans le Décameron, la main du peintre Pasolini n’apparaît que furtivement en gros plan, à peine deux secondes et demie, et de plus : en accéléré.

 

Pour Bleu, Pasolini peut-être, un détail d’une scène du film Le Décaméron de Pier Paolo Pasolini (1971) a été prélevé image par image (photogrammes) : en plan serré, une main peignant avec empressement le fond bleu d’une fresque. La main de Pasolini lui-même qui interprêtait le rôle du peintre ? Les photogrammes composent une séquence de 62 diapositives (ektachromes) projetées sous une forme de « fondu enchaîné » où 2 ou 3 images se superposent continuellement. La vitesse habituelle du cinéma de 24 images/seconde est perturbée introduisant des disjonctions dans le défilement.

In the cinema, it is rare to see painters “in the act of painting”. This must be because painting is too slow for anything “to happen” on the screen. And then, painting is rather secretive. In Rivette’s La Belle Noiseuse, the painter doesn’t paint, he draws. In Tarkovski’s Andrei Roublev, the viewer waits in vain for the painter-monk to begin his fresco: all that will be seen is the enraged projection of paint on a wall. In The Decameron, the hand of the painter Pasolini only appears fleetingly in close-up, for barely two and a half seconds, and also in fast motion.

 

For Blue, Pasolini Perhaps, a detail from a scene in Pier Paolo Pasolini’s film Decameron (1971) was removed image by image (photograms): in a close-up, a hand paints hurriedly the blue background of a fresco. The hand of Pasolini himself, who played the role of the painter? The photograms make up a sequence of 62 stills (ektachromes) projected as a “cross fading” in which 2 or 3 images are continuously superimposed. The normal cinema speed of 24 images per second has been disturbed, by introducing disjunctions in the sequencing.

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